Ce site web utilise des cookies. Veuillez consulter notre page d'information sur les cookies
Configurer Tout accepter

Les cerveaux d'un pianiste de jazz et d'un pianiste classique fonctionnent-ils de concert ?

Tant pis pour l’anachronisme ! Si Duke Ellington et Wolfgang Amadeus Mozart avaient eu à jouer un même morceau de musique, pensez-vous que l’on aurait observé chez chacun d’eux une activité cérébrale identique ? Selon une étude publiée dans NeuroImage, le cerveau des pianistes de jazz fonctionnerait différemment de celui des pianistes classiques. Mais pourquoi, selon le style musical pratiqué, l’activité cérébrale d’un artiste ne serait-elle pas la même ?

Jouer de la musique suppose des structures cérébrales fortement développées pour permettre une interaction complexe de diverses capacités. Et l’entraînement musical induit une plasticité sensorimotrice. Pour certaines tâches, il est d’ailleurs établi que le cerveau d’un musicien fonctionne différemment de celui d’un non-musicien. Mais la présente recherche menée par des scientifiques de l’Institut Max Planck pour les sciences cognitives et cérébrales humaines à Leipzig (Allemagne) va encore plus loin. Ces capacités spécifiques propres aux musiciens seraient bien plus fines, puisque selon que l’on soit pianiste de jazz ou pianiste classique, elles seraient différentes.

Pour expliquer ce phénomène, les neuroscientifiques avancent les exigences distinctes imposées par ces deux styles musicaux ; c’est-à-dire interpréter parfaitement (sur le plan technique) le morceau chez le musicien classique et improviser de façon créative chez le musicien de jazz. De ce fait, des procédures différentes pourraient s’être installées dans leur cerveau. Les chercheurs ont alors recruté 30 pianistes professionnels, dont la moitié d’entre eux étaient spécialisés dans le jazz (depuis au moins 2 ans) ; les autres avaient une formation classique. Tous les participants ont regardé sur un écran une main qui jouait sur un clavier une suite d’accords parsemée d’erreurs dans les harmonies et le doigté et ils devaient imiter le jeu de cette main virtuelle et réagir en conséquence aux irrégularités. Leur activité cérébrale était enregistrée avec des capteurs EEG (électroencéphalographie).

L’étude démontre une distinction spécifique entre les deux groupes de musiciens sur la manière dont ils planifient les mouvements tout en jouant du piano. En principe, quel que soit le style musical, le pianiste sait d’abord ce qu’il va jouer (c’est-à-dire les touches qu’il doit enfoncer) et ensuite, il sait comment jouer (c’est-à-dire les doigts qu’il va utiliser). C’est précisément cet équilibre entre ces deux étapes de planification qui se trouve influencé par le genre musical et les apprentissages qui y sont ancrés. Les résultats démontrent effectivement les processus qui se produisent dans le cerveau des pianistes classiques et de jazz. Chez le premier, sa concentration se focalise davantage sur son jeu (la deuxième étape, le « comment ») ; l’important étant de jouer parfaitement le morceau sur le plan technique en y ajoutant une expression personnelle. Chez le second, sa concentration porte essentiellement sur le « quoi » (première étape), parce qu’il se tient toujours prêt à improviser et à adapter les notes jouées.

Cette expérience a permis d’observer que les pianistes classiques réussissaient à mieux suivre les doigtés inhabituels (qu’ils voyaient à l’écran) que les pianistes de jazz. Les enregistrements de leurs cerveaux ont mis en lumière une plus grande conscience du doigté, ce qui a entraîné moins d’erreurs dans l’imitation de la séquence. Quant aux pianistes de jazz, quand on leur a également demandé de jouer un accord harmoniquement inattendu dans une progression d'accords standard, leur cerveau a commencé à reprogrammer les actions plus rapidement que les pianistes classiques pour poursuivre la séquence de façon harmonieuse.

Des preuves neuronales de cette flexibilité dans la planification sont donc apportées par cette étude. Ces différentes activités cérébrales liées à la planification et observées chez les pianistes classiques et de jazz, expliquent du reste la difficulté de passer d’un style musical à l’autre. Enfin, selon la co-auteure de l’étude, Daniela Sammler, cette recherche « met bien en évidence comment le cerveau s’adapte précisément aux exigences de notre environnement. »
Source : R. Bianco, G. Novembre, P.E. Keller, A. Villringer, D. Sammler. « Musical genre-dependent behavioural and EEG signatures of action planning. A comparison between classical and jazz pianists. », in NeuroImage, avril 2018

Fermer
Identification

Veuillez saisir votre adresse e-mail ci-dessous:

LoadingVeuillez patienter... Chargement...
Fermer Connexion
Mot de passe oublié

Veuillez entrer l'adresse e-mail associée à votre compte HAPPYneuron.
Les instructions pour réinitialiser le mot de passe seront transmises à cette adresse e-mail.

LoadingEnregistrement des données...
Fermer
Connexion

Il semblerait que vous ayez égaré votre mot de passe, que souhaitez-vous faire ?

Fermer
Inscription gratuite

Découvrez la méthode HAPPYneuron pendant 7 jours, gratuitement et sans engagement.

*
*
*
*
*
*

Saisissez les caractères situés dans l'image ci-dessous

Reload security image
Captcha image
Conditions d'utilisation*

* Champ obligatoire
Conditions d'utilisation
Fermer
Inscrivez-vous à la newsletter

Inscrivez-vous à la newsletter

Recevez gratuitement deux fois par mois les découvertes les plus intéressantes sur le cerveau et nos offres spéciales.