YouTube, Twitter, Facebook, Snapchat, Instagram. Cinq réseaux sociaux les plus populaires classés du moins nuisible au plus nuisible pour la santé mentale des adolescents. Ce classement a été établi à partir d’une étude britannique de la Royal Society for Public Health et du Young Health Movement, publiée en mai 2017. Quelles sont les grandes conclusions de cette enquête réalisée auprès de 1500 jeunes âgés de 14 à 24 ans, dont 91% déclarent utiliser internet pour les réseaux sociaux ?

En préambule de l’étude, Shirley Cramer (Présidente de la Royal Society for Public Health) et Becky Inkster (Département des neurosciences à l’Université de Cambridge) rappellent que les réseaux sociaux sont d’autant plus importants dans la vie des « digital natives » et qu’il est important d’étudier dans quelle mesure ils impactent la vie de ceux qui sont donc nés avec internet. « Les réseaux sont devenus un endroit où on se construit, s’exprime, forme des relations, façonne son identité et où on apprend du monde autour de nous. Ils sont intrinsèquement liés à notre santé mentale », préviennent-elles.

Le choix a été fait d’interroger des jeunes britanniques âgés de 16 à 24 ans, parce que selon les auteures, ces années correspondent « à une période cruciale sur le plan du développement émotionnel et psychologique ». Le but de cette enquête était d’examiner les impacts positifs et négatifs sur ces jeunes utilisateurs des cinq principaux réseaux sociaux (cités plus haut).

Parmi les enseignements majeurs de l’étude, on retiendra d’abord que les réseaux sociaux sont décrits comme plus addictifs que la cigarette et l’alcool et que leur utilisation est liée à l’explosion (70%) du taux d’anxiété et de dépression chez les jeunes au cours des 25 dernières années. Les enquêtés indiquent ainsi que tous les réseaux sociaux étudiés (sauf YouTube) contribuent à augmenter leur anxiété (le besoin d’être connecté en permanence par la peur de rater « quelque chose »). L’impact négatif de ceux-ci sur le sommeil est également attesté, ce qui a des conséquences néfastes sur la santé mentale. De plus, le harcèlement en ligne s’avère un problème grandissant, puisque 7 personnes sur 10 disent l’avoir malheureusement subi. L’enquête permet de mettre encore en avant le fait que les réseaux sociaux exacerbent chez les 16-24 ans les problèmes d’image de soi. 7 personnes sur 10 – et 9 filles sur 10 estiment qu’Instagram les fait se sentir mal dans leur peau.

L’étude met toutefois l’accent sur deux impacts positifs des réseaux sociaux : ils permettent aux adolescents et jeunes adultes de partager des expériences à propos de la santé et d’obtenir des informations de la part d’experts. Ils peuvent aussi représenter un bon moyen d’entraide. A cet égard, 71% des adolescents interrogés estiment recevoir du soutien via les réseaux sociaux lorsqu’ils traversent des moments difficiles.

Toujours est-il que globalement, « Instagram et Snapchat se classent parmi les pires réseaux sociaux en termes de santé mentale et de bien-être. Les deux plateformes sont très centrées sur l’image et peuvent susciter un sentiment d’infériorité et d’anxiété chez les plus jeunes », précisent les auteures. De son côté, YouTube est le seul (en moyenne) à avoir un impact positif, en raison de l’empathie et la compréhension de ses utilisateurs.

En conclusion de l’enquête, la Royal Society préconise des mesures pour lutter contre les effets néfastes des réseaux sociaux. Elle souhaiterait notamment que ceux-ci analysent les publications pour identifier les utilisateurs qui souffrent de problèmes mentaux et qu’ils indiquent explicitement les photos retouchées.