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Travailler tout en haut d'un immeuble augmente-t-il la prise de risque ?

Dis-moi à quel étage se situe ton bureau et je te dirai si ta proposition d’investissement est plus que risquée ! Même si elles tendent à l’être, nous savons que les décisions en matière d’investissement ou de droit ne sont pas toujours objectives, notamment parce qu’elles sont liées à la personnalité des acteurs en présence. Et un nouveau facteur inattendu vient d’être dévoilé dans une étude parue dans le Journal of Consumer Psychology : l’altitude à laquelle vous vous trouvez au moment de prendre une décision financière. Explications.

L’équipe de recherche menée par Sina Esteky, professeur adjoint de marketing à l’école de commerce de l’Université de Miami, s’est d’abord appuyée sur les données de près de 3000 fonds de couverture de 2013 (cela représente 500 milliards d’actifs). Les scientifiques ont étudié la corrélation entre le niveau de volatilité des fonds (c’est-à-dire la fluctuation du prix dans le temps) et le niveau d’élévation des bureaux de l’entreprise (du 1er au 96ème étage d’un immeuble). Bien que légère, les chercheurs ont établi une corrélation significative entre l’augmentation des étages (l’altitude des locaux) et la volatilité des fonds. Afin de consolider davantage leurs résultats, l’équipe a réalisé une série d’expériences.

Dans la première, 116 participants (30 femmes) ont été recrutés alors qu’ils attendaient de monter dans un ascenseur (ou d’y descendre). Cet ascenseur d’un immeuble de 73 étages situé dans le quartier des affaires d’une grande métropole du Midwest aux Etats-Unis était en verre et offrait un panorama sur la ville et la rivière. Pendant les trajets, un expérimentateur leur a alors demandé de choisir entre une loterie prudente (50 % de chances de gagner 50 ou 100 dollars) et une autre plus risquée (50 % de chances de gagner 20 ou 130 dollars). S. Esteky et ses collègues ont remarqué que les participants qui montaient au 72ème étage étaient plus enclins à opter pour la seconde, alors que ceux qui descendaient optaient pour la première.

Dans la deuxième expérience, 38 sujets (23 femmes) de l’expérience précédente se sont retrouvés avec l’expérimentateur dans le même ascenseur panoramique. Ce dernier leur a demandé à mi-trajet, d’imaginer à partir d’une somme qu’ils auraient gagnée, quel montant ils pourraient investir, sachant qu’ils avaient 2 chances sur 3 de le perdre et 1 chance sur 3 de gagner 2,5 fois la somme investie. Là encore, selon que l’ascenseur montait ou descendait, les participants prenaient plus ou moins de risques.

Dans la troisième expérience, 144 personnes (63 femmes) ont rencontré un expérimentateur au rez-de-chaussée ou au troisième étage d’un bâtiment universitaire. A l’endroit désigné, il leur a demandé de prendre 10 décisions avec différents niveaux de risque et de rentabilité. A nouveau, les chercheurs ont constaté que les sujets situés au 3ème étage s’orientaient plus souvent vers des options risquées par rapport à leurs homologues du rez-de-chaussée. Afin de mieux comprendre ces comportements, et de mesurer leur état affectif, chaque participant a dû compléter une série de mots incomplets. Par exemple, « b_s_ » pourrait donner en anglais « boss » ou « base » et le mot « kin_ », « king » ou « kind ». Dans ce jeu de complétion de mots, les personnes du 3ème étage créaient davantage de termes associés au pouvoir (« boss », « king ») que les personnes en dessous d’eux. Les chercheurs émettent l’hypothèse que ces pensées liées à la puissance pourraient expliquer les effets de l’altitude sur la prise de risque.

Selon S. Esteky : « lorsque vous augmentez l’altitude, il y a un effet subconscient sur le sens du pouvoir et ce sentiment de puissance élevé conduit à plus de comportements de recherche de risque ». Notons que lorsque les participants ont été informés de l’influence du degré d’élévation dans leur prise de décision, l’impact de l’altitude a alors disparu ; de même lorsque les personnes ne pouvaient pas voir concrètement à quelle hauteur elles se situaient (absence de fenêtre, par exemple). S. Esteky explique que : « le cerveau est très sensible aux facteurs situationnels, mais il est également très efficace pour corriger de tels effets et ainsi la conscience peut nous aider à être plus rationnel dans nos décisions. »

En attendant d’en savoir plus, mieux vaut jouer au poker à la cave plutôt que sur le toit de l’immeuble !
Source : S. Esteky, J. D. Wineman, D. B. Wooten. The Influence of Physical Elevation in Buildings on Risk Preferences: Evidence from a Pilot and Four Field Studies, in Journal of Consumer Psychology , 2018

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