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Et si le génie de Léonard de Vinci s’expliquait par un trouble de l’attention et de l’hyperactivité

Alors que le musée du Louvre, à Paris, s’apprête à célébrer les 500 ans de la mort de Léonard de Vinci, le génie de cet artiste, qui a produit certains des plus grands chefs-d’œuvre de l’histoire, demeure quelque peu insondable. Une récente étude, publiée dans la revue Brain, émet une nouvelle hypothèse pour expliquer son foisonnement créatif et la multitude de ses projets inachevés : et si Léonard était atteint d’un trouble du déficit de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH) ?

Peintre, sculpteur, musicien, architecte, géologue, mathématicien, anatomiste, botaniste, philosophe … A la lecture de cette liste (non exhaustive !), on peut se demander comment ce Florentin, vénéré par François 1er, est parvenu à exceller dans autant de domaines. Ce qui a interpelé Marco Catani (chercheur à l’Institut de psychiatrie, de psychologie et neurosciences au King’s College de Londres) et Paolo Mazzarello (chercheur au Département de sciences du cerveau, Université de Pavie, en Italie), c’est le fait que certaines créations soient inabouties ou même restées à l’état de projets. Des spécialistes affirment, par exemple, que La Joconde serait une œuvre inachevée. Pour expliquer « la lutte chronique de Léonard pour transformer son extraordinaire créativité en résultats concrets », les auteurs de l’étude évoquent le TDAH.

Il s’agit d’un trouble du comportement caractérisé par une procrastination continue, une incapacité à se concentrer sur une tâche, un esprit errant, de l’impulsivité, une agitation du corps et de l’esprit (Demontis et al., 2018). Même s’il est le plus souvent reconnu durant l’enfance, le TDAH est de plus en plus diagnostiqué chez les adultes. En France, 4% des enfants en serait atteint et 3% des adultes.

Pour étayer leur démonstration, M. Catani et P. Mazzarello s’appuient sur les diverses biographies écrites sur l’icône de la Renaissance et sur des récits relatant ses habitudes de travail. Tous ces documents tendraient à conforter leur hypothèse. Ainsi, dès son enfance, Léonard est dépeint comme un enfant agité (caractéristique fondamentale du TDAH). A l’adolescence, lorsqu’il s’est installé à Florence dans l’atelier de Verrocchio, les écrits rapportent son manque d’organisation, et des travaux longuement préparés mais jamais commencés. Plus tard encore, le Pape Léon X, qui lui avait confié des missions, ne put que constater l’incapacité de Léonard à s’en acquitter. D’autres preuves indiquent les déplacements multiples de l’artiste, occupé à faire multiples choses, mais sautant souvent de tâche en tâche. Puis, comme beaucoup de personnes atteintes du TDAH, Léonard ne dormait que très peu ; il s’affairait nuit et jour, en alternant des cycles rapides de courte sieste et de réveil.

Par ailleurs, des preuves indirectes viendraient soutenir que les fonctions cérébrales et cognitives de Léonard de Vinci étaient organisées différemment par rapport à la majorité de la population. A 65 ans, il a subi un AVC dans l’hémisphère gauche qui a laissé ses compétences linguistiques intactes. Cela indiquerait, chez ce gaucher, une dominance inversée de l’hémisphère droit pour le langage (ce que l’on retrouve dans moins de 5% de la population). A cela s’ajoute, à la lecture de ses cahiers, des erreurs d’écriture et d’orthographe en miroir, qui peuvent évoquer une dyslexie. Or tous ces points réunis (domination hémisphérique, gaucher et dyslexie) sont plus fréquents chez les enfants atteints de troubles du développement neurologique, y compris le TDAH.

Certes, cette étude a ses limites scientifiques, mais M. Catani, s’il en est bien conscient, déclare que : « Bien qu’il soit impossible de poser un diagnostic post-mortem 500 ans plus tard, je suis persuadé que cette hypothèse est la plus pertinente pour expliquer les difficultés que connaissait Léonard de Vinci pour aller au bout de ses projets ». C’est donc paradoxalement son trouble qui aurait contribué à son extraordinaire créativité. En ce sens, les auteurs de l’article souhaitent que leur cas d’étude démontre que le TDAH n’est pas forcément synonyme de mauvais comportements ou de faible intelligence, mais qu’il est plutôt responsable des difficultés d’une personne à « capitaliser sur ses talents naturels ».
Source : Catani Marco et Mazzarello Paolo, « Grey Matter Leonardo da Vinci: a genius driven to distraction », in Brain vol. 142, juin 2019. https://doi.org/10.1093/brain/awz131 // Site du King’s College London : Did Leonardo da Vinci have ADHD ? https://www.kcl.ac.uk/news/did-leonardo-da-vinci-have-adhd // Demontis D, Walters RK, Martin J, Mattheisen M, Als TD, Agerbo Eet al. « Discovery of the first genome-wide significant risk loci for attention deficit/hyperactivity disorder », in Nature Genetics 2018, 51: 63–75

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