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Peut-on réconforter une personne en lui tenant simplement la main ?

Tenir la main d’une personne qui ne va pas bien est souvent un geste naturel et souvent instinctif, mais loin d’être anodin. Une équipe de recherche israélo-franco-américaine vient de démontrer le pouvoir réconfortant du toucher humain, notamment parce qu’il permet une synchronisation des ondes cérébrales de la personne souffrante et de la personne réconfortante. Comment tenir la main de quelqu’un peut-il lui faire du bien ?

A ce jour, le pouvoir analgésique des interactions sociales, de l’empathie et du contact physique demeure flou. L’étude publiée dans les Actes de l’Académie Nationale des Sciences (PNAS) et menée par des chercheurs des Universités du Colorado (États-Unis), de Haïfa (Israël) et de Paris Diderot (France) avait alors pour but de tester et d’analyser l’implication interpersonnelle (le couplage cerveau-cerveau) dans le soulagement de la douleur. Auteur principal de l’étude, chercheur postdoctoral sur la douleur au Laboratoire de neurosciences cognitives et affectives (Université du Colorado à Boulder), Pavel Goldstein a d’ailleurs personnellement expérimenté cette synchronisation interpersonnelle lors de l’accouchement de sa femme. En effet, il a constaté que sa douleur s’amenuisait lorsqu’il lui tenait la main. Dès lors, il a voulu objectiver ce constat, en vérifiant en laboratoire si le fait de tenir la main d’une personne souffrante pouvait lui apporter du réconfort.

L’équipe de recherche a recruté 22 couples hétérosexuels âgés de 23 à 32 ans, ensemble depuis au moins un an. De courts scénarios (2 minutes) leur ont été soumis, pendant lesquels leur activité cérébrale était enregistrée par électroencéphalographie (EEG). Les couples ont donc vécu diverses situations : assis ensemble sans se toucher, assis ensemble en se tenant par la main et assis dans des pièces séparées. Ensuite, les scientifiques ont répété ces différents scénarios mais en faisant subir une légère douleur (de chaleur) sur le bras de la femme. Quels sont les résultats de cette expérience ?

Les chercheurs ont constaté qu’une certaine synchronicité des ondes cérébrales était effective du simple fait d’être en présence l’un de l’autre, avec ou sans contact. La longueur des ondes relevée est liée à une attention focalisée. Lorsque la femme souffrait et que son partenaire lui tenait la main, cette concordance cérébrale augmentait. Au contraire, lorsqu’il n’y avait pas ce contact physique, la synchronicité diminuait. Ainsi, le maintien de la main pendant l’administration de la douleur augmente le couplage cerveau-cerveau dans un réseau qui implique principalement les régions centrales chez la femme et l’hémisphère droit chez l’homme. Ces résultats corroborent ceux d’autres recherches qui ont déjà mis en avant que si vous tenez la main d’une personne qui souffre (et pour laquelle vous avez de l’empathie), cela permet une synchronisation de votre respiration et de votre fréquence cardiaque avec la sienne, mais que cette harmonie peut donc également s’opérer au niveau des ondes cérébrales.

Des tests ultérieurs liés au niveau d’empathie de l’homme ont révélé que plus ce dernier était compatissant envers la douleur de sa compagne, plus les activités cérébrales des deux partenaires étaient synchronisées, ce qui avait pour effet de davantage apaiser la douleur chez la femme. Le couplage cerveau-cerveau semble donc être impliqué dans l’analgésie liée au toucher. Reste maintenant à comprendre comment sur le plan neuronal cette synchronisation cérébrale permet de soulager la douleur. Les auteurs émettent l’hypothèse de mécanismes associés à la récompense dans le cerveau qui « neutraliseraient » une partie de la souffrance.

Concluons cet article avec les mots de Pavel Golstein : « dans le monde d’aujourd’hui, nous avons recours à de moins en moins d’interactions physiques dans nos communications. Notre étude montre le pouvoir et l’importance du toucher humain. »
Source : Pavel Goldstein, Irit Weissman-Fogel, Guillaume Dumas, Simone G. Shamay-Tsoory. Brain-to-brain coupling during handholding is associated with pain reduction, in PNAS, janv. 2018

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