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Comment notre cerveau parvient-il à réprimer le désir de vengeance ?

Qui veut jouer au « jeu des inégalités » ? Le gagnant est celui qui réussit à provoquer un sentiment d’injustice (et donc de colère) chez ses adversaires. C’est à ce « loisir » pour le moins original que se sont prêtés plusieurs participants à une recherche suisse. Celle-ci avait pour but de mieux cerner les mécanismes cérébraux de la colère et ceux liés à l’envie de punir une personne qui nous a mis dans cet état. Découvrez comment notre cerveau parvient à contrôler le désir de vengeance…

Peu d’études se sont intéressées aux fonctions neuronales qui dissocient les sentiments de colère de la régulation des réactions agressives (réponses ou comportements punitifs). Comme le précisent les auteurs de l’étude, la colère n’entraîne pas toujours une sanction. Précédemment, des expériences ont été menées pour mettre en lumière les corrélats neuronaux de la colère et de l’agressivité. L’une d’elles consistait, par exemple, à alterner des périodes de provocation au cours desquelles les participants recevaient des chocs électriques par un autre joueur et les périodes pendant lesquelles les premiers pouvaient riposter en administrant à leur tour des « stimulations ». Mais de ce protocole « original » (le Taylor Agression Paradigm), il était difficile de démêler le sentiment de colère de l’envie de se venger. Pour éviter ce biais, les chercheurs du Centre Suisse des sciences affectives et du Laboratoire de Neurologie Comportementale et d’Imagerie de la Cognition (Université de Genève, Suisse) ont adopté un protocole un peu moins douloureux (physiquement) pour les participants.

Le « jeu des inégalités » est un jeu économique interactif élaboré par O. Klimecki-Lenz (co-auteure de l’étude) pour premièrement, provoquer un sentiment d’injustice et de colère chez une personne et deuxièmement, lui offrir la possibilité de se venger. 25 hommes (âge moyen = 26 ans) ont eu le « plaisir » de participer à ce jeu. La partie se déroule en 3 étapes aux cours desquelles un participant, installé dans un scanner IRM, participe à des interactions économiques avec deux autres joueurs qu’il voit en photographie. Ce qu’il ignore, c’est que le comportement de ces deux-là est pré-programmé. L’un est juste et lui proposera des transactions mutuellement bénéfiques (il lui enverra même des messages bienveillants, par ex : « vous êtes gentil » ) ; tandis que l’autre s’arrangera pour ne satisfaire que ses propres intérêts en allant donc à l’encontre des intérêts du participant (il lui enverra même des messages provocants, comme :« vous m’ennuyez »).

Durant la première phase du jeu, le participant choisit à qui il distribue de l’argent. A ce stade, la répartition est souvent équitable entre les deux autres joueurs. Deuxième phase … Les complications surviennent, puisque le participant reçoit les décisions injustes, ainsi que les messages de provocation du joueur peu fair play. Le sentiment de colère qu’il peut alors éprouver, il le note lui-même sur une échelle de 0 à 10. A cet effet, une corrélation a été établie entre le niveau de colère autodéclaré et la densité de l’activité dans le lobe temporal supérieur et dans l’amygdale (qui joue un rôle dans le traitement des émotions).

Dans la dernière phase, il redevient à nouveau maître du jeu et peut alors opter pour la vengeance en pénalisant les autres joueurs. En majorité, les participants se sont vengés des injustices commises par le joueur ingrat. Plus surprenant, 11 sujets sont restés de marbre envers ce dernier. Les données IRM ont permis d’identifier chez eux une zone du cerveau particulièrement active par rapport aux autres : le cortex préfrontal dorsolatéral. Il s’agit d’une zone majeure pour la régulation des émotions. Les scientifiques ont remarqué que plus celle-ci était active pendant la phase de jeu n°2 (celle de la provocation), moins les participants prenaient par la suite leur revanche sur le joueur (pourtant) injuste. A l’inverse, moins elle était active, plus la vengeance était effective.

Précision importante de O. Klimecki-Lenz : « Le cortex préfrontal dorsolatéral est couplé au cortex moteur qui fait le choix du comportement physique de vengeance ou non ». Selon les auteurs, les résultats de cette recherche fournissent de nouvelles informations sur les mécanismes fonctionnels de la régulation de la colère et l’inhibition du désir de vengeance. Ils ouvrent notamment des pistes intéressantes dans des contextes neuropsychiatriques pour les traitements du contrôle altéré de la colère et des comportements agressifs.
Source : Olga M. Klimecki, David Sander, Patrick Vuilleumier, « District Brain Areas involved in Anger versus Punishment during Social Interactions », in Scientific Reports, juillet 2018.

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