Et si le venin d'araignée pouvait protéger notre cerveau ?

L’un des principaux auteurs de l’étude, le professeur Glenn King de l’Institut de bioscience moléculaire à l’Université de Queensland (Australie) estime que « pour la première fois, nous pensons avoir trouvé un moyen de minimiser les effets d’un AVC sur le cerveau. » Ces propos encourageants sont le résultat de la découverte de la protéine que les scientifiques ont baptisée « Hi1a ». C’est en séquençant le génome des toxines présentes dans le venin de l’araignée Hadronyche infensa, que les scientifiques ont isolé cette molécule et ont testé ses vertus neuroprotectrices sur des rats ayant souffert d’un AVC. D’après les premières études, une dose de cette protéine administrée jusqu’à huit heures après l’accident a entrainé une double action positive puisque d’une part, elle a protégé les tissus cérébraux et a amélioré les performances neurologiques et, d’autre part, elle a formé une barrière protectrice au niveau des régions centrales du cerveau ayant subi une privation d’oxygène. La protéine Hi1a bloquerait en fait le canal ionique 1a, responsable des dommages cérébraux.
Prudence cependant, dans la mesure où nous sommes encore très loin d’un éventuel traitement. Même si les chercheurs se montrent confiants et espèrent pouvoir effectuer des premiers essais cliniques sur des patients humains dans les deux prochaines années, il n’y a aucune garantie que les vertus neuroprotectrices de la Hi1a s’étendent à l’Homme.
Toujours est-il que cette recherche illustre l’intérêt de ce domaine de recherche sérieux (les potentielles vertus des toxines et venins) pour l’élaboration de médicaments.
Source : Irène R. Chassagnon et coll., « Potent neuroprotection after stroke afforded by a double-knot spider-venom peptide that inhinbits acid-sensing ion channel 1a », in PNAS vol. 114 n°14, février 2017.