Les espaces verts favorisent-ils le développement cognitif ?
Si les espaces verts permettent de réduire l’exposition à la pollution urbaine (atmosphérique, visuelle et sonore), nous connaissons beaucoup moins le rôle positif qu’ils peuvent jouer dans le développement du cerveau. Une récente étude longitudinale a évalué les capacités d’attention chez des enfants espagnols de 4-5 ans et 7 ans ayant toujours vécu à proximité d’espaces verts. Vivre entouré de verdure améliore-t-il l’attention ?
Jusqu’à présent, les preuves des vertus de l’exposition à long terme aux espaces verts sur le développement cognitifs sont limitées, faute, le plus souvent, d’une prise en compte des expositions prénatales et postnatales. Afin de remédier à cela, la présente étude s’inscrit dans une perspective longitudinale basée sur des données provenant de deux cohortes de naissances bien établies, qui font partie du réseau INMA (INfancia y Medio Ambiente, Enfance et Environnement), en Espagne. Les chercheurs ont ainsi pu évaluer l’impact d’un lieu de vie verdoyant (fréquenté depuis leur naissance) sur les capacités d’attention d’enfants d’âge préscolaire (nb = 1199) et de début de primaire (nb = 1044). L’étude, publiée dans Environment Health Perspectives, est basée sur ces données collectées au cours de la période 2003-2013.
Pour estimer le degré de verdure environnante, deux mesures ont été retenues : l’indice de végétation par différence normalisée, NDVI (inclusion de tous les types de végétaux) et l’indice de champs continus de végétation, VCF (indicateur de la canopée). Pour chaque participant, des estimations de la verdure environnante et de la couverture arborée ont été réalisées dans les zones (immédiates, intermédiaires et de voisinage) entourant son adresse résidentielle. Pour évaluer les capacités attentionnelles, deux types de tests informatisés ont été utilisés : le Kiddie Continuous Performance Test (K-CPT) à 4 ans (cohorte Sabadell) et à 5 ans (cohorte Valence), et l’Attentional Network Task (ANT) à 7 ans pour les deux cohortes. Le premier consiste pour le sujet à appuyer sur la barre d’espace lorsqu’il voit une image sur l’écran sauf s’il s’agit d’une balle. Dans le deuxième, l’enfant doit appuyer sur le bouton gauche ou droit de la souris d’ordinateur, selon qu’un poisson situé au milieu d’une rangée horizontale de 5 poissons pointe vers la gauche ou vers la droite. Les chercheurs ont pris en compte les erreurs d’omission, les erreurs effectives et les erreurs-type de temps de réaction.
Les résultats montrent qu’évoluer dans un large cadre verdoyant (indice NDVI) depuis sa naissance est associé à moins d’erreurs d’omission (K-CPT) et à des erreurs-type de temps de réaction plus faibles à 4-5 ans (ce qui se confirme, pour cette dernière mesure, à 7 ans). En revanche, aucune association n’a été établie avec les erreurs effectives (pour les deux tests) et les erreurs d’omissions (ANT). De même, les liens entre la couverture arborée (indice VCF) et les différents types d’erreurs ne sont pas statistiquement significatifs.
Cette recherche indique que les enfants qui bénéficient autour de leur lieu d’habitation d’un espace de verdure sont plus performants sur le plan de l’attention. Selon P. Dadyand, même si les associations pour l’indice VCF ne sont pas concluantes, cela souligne toutefois « l’importance des espaces verts dans les villes pour la santé des enfants et le développement du cerveau. »
Jusqu’à présent, les preuves des vertus de l’exposition à long terme aux espaces verts sur le développement cognitifs sont limitées, faute, le plus souvent, d’une prise en compte des expositions prénatales et postnatales. Afin de remédier à cela, la présente étude s’inscrit dans une perspective longitudinale basée sur des données provenant de deux cohortes de naissances bien établies, qui font partie du réseau INMA (INfancia y Medio Ambiente, Enfance et Environnement), en Espagne. Les chercheurs ont ainsi pu évaluer l’impact d’un lieu de vie verdoyant (fréquenté depuis leur naissance) sur les capacités d’attention d’enfants d’âge préscolaire (nb = 1199) et de début de primaire (nb = 1044). L’étude, publiée dans Environment Health Perspectives, est basée sur ces données collectées au cours de la période 2003-2013.
Pour estimer le degré de verdure environnante, deux mesures ont été retenues : l’indice de végétation par différence normalisée, NDVI (inclusion de tous les types de végétaux) et l’indice de champs continus de végétation, VCF (indicateur de la canopée). Pour chaque participant, des estimations de la verdure environnante et de la couverture arborée ont été réalisées dans les zones (immédiates, intermédiaires et de voisinage) entourant son adresse résidentielle. Pour évaluer les capacités attentionnelles, deux types de tests informatisés ont été utilisés : le Kiddie Continuous Performance Test (K-CPT) à 4 ans (cohorte Sabadell) et à 5 ans (cohorte Valence), et l’Attentional Network Task (ANT) à 7 ans pour les deux cohortes. Le premier consiste pour le sujet à appuyer sur la barre d’espace lorsqu’il voit une image sur l’écran sauf s’il s’agit d’une balle. Dans le deuxième, l’enfant doit appuyer sur le bouton gauche ou droit de la souris d’ordinateur, selon qu’un poisson situé au milieu d’une rangée horizontale de 5 poissons pointe vers la gauche ou vers la droite. Les chercheurs ont pris en compte les erreurs d’omission, les erreurs effectives et les erreurs-type de temps de réaction.
Les résultats montrent qu’évoluer dans un large cadre verdoyant (indice NDVI) depuis sa naissance est associé à moins d’erreurs d’omission (K-CPT) et à des erreurs-type de temps de réaction plus faibles à 4-5 ans (ce qui se confirme, pour cette dernière mesure, à 7 ans). En revanche, aucune association n’a été établie avec les erreurs effectives (pour les deux tests) et les erreurs d’omissions (ANT). De même, les liens entre la couverture arborée (indice VCF) et les différents types d’erreurs ne sont pas statistiquement significatifs.
Cette recherche indique que les enfants qui bénéficient autour de leur lieu d’habitation d’un espace de verdure sont plus performants sur le plan de l’attention. Selon P. Dadyand, même si les associations pour l’indice VCF ne sont pas concluantes, cela souligne toutefois « l’importance des espaces verts dans les villes pour la santé des enfants et le développement du cerveau. »
Source : Payam Dadvand, Christina Tischer, Marisa Estarlich, Sabrina Llop, Albert Dalmau-Bueno, Monica López-Vicente, Antònia Valentín, Carmen de Keijzer, Ana Fernández-Somoano, Nerea Lertxundi, Cristina Rodriguez-Dehli, Mireia Gascon, Monica Guxens, Daniela Zugna , Xavier Basagaña, Mark J. Nieuwenhuijsen, Jésus Ibarluzea, Ferran Ballester, Jordi Sunyer, « Lifelong Residential Exposure to Green Space and Attention : A Population-based Prospective Study », in Environmental Health Perspectives , vol. 125, sept. 2017