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Quel est le potentiel altruiste des bébés ?

Aider une personne, lui donner quelque chose, alors que cela implique un « coût » pour nous-même : c’est ce qu’on appelle un comportement altruiste. Qu’en est-il de cette qualité, lorsqu’il s’agit de partager de la nourriture ? Des chercheurs de l’Institut pour l’Apprentissage et les Sciences du cerveau de l’Université de Washington (I-LABS, Seattle, Etats-Unis) ont mis au point un protocole expérimental afin de savoir si les bébés étaient capables de sacrifier une partie de leur goûter au profit d’un inconnu. L’occasion de voir si l’esprit de donner commence dès le plus jeune âge…

Jusqu’à preuve du contraire, le fait de pouvoir donner de la nourriture à quelqu’un qui en manque, alors même que le donateur lui-même en aurait lui-même besoin, n’a été relevé que chez les humains. Certes les bonobos, dans de nombreuses circonstances, partagent de la nourriture, mais ils ne donnent pas spontanément un aliment de grande valeur (un morceau de fruit, par exemple). Les chercheurs de l’I-LABS ont voulu tester si les nourrissons pouvaient adopter un comportement altruiste quand cela concerne ce besoin biologique fondamental : la nourriture.

96 bébés (âgés de 581 à 612 jours) ont participé aux expériences que nous allons vous décrire. Dans la première, les jeunes sujets et le chercheur se trouvaient face à face, avec une table entre eux. Ce dernier a montré au bébé un fruit et l’a nommé pour attirer son attention (banane, raisin sec, myrtille, etc.). Pour le groupe « mendiant », l’expérimentateur a tâté le fruit de telle sorte qu’il semblait tomber accidentellement de sa main pour atterrir sur un plateau, hors de sa portée (mais le bébé, lui, pouvait très bien le prendre). A partir du moment où le fruit avait frappé le plateau, une période de 20 secondes s’enclenchait automatiquement. Pendant les 10 premières secondes, le chercheur a regardé le fruit tombé et a fait semblant de vouloir l’atteindre et pendant les 10 dernières secondes, il a tendu la main en regardant de façon alternée le fruit inatteignable et le bébé. Pour le groupe « non mendiant », l’expérimentateur a visé intentionnellement le plateau pour y jeter les fruits, après quoi il a posé ses mains sur la table et n’a montré aucune expression particulière. Là encore, une période de 20 secondes était automatiquement chronométrée. Et comme dans l’autre groupe, à la fin de chaque essai, que le bébé lui ait remis ou non le fruit, le chercheur disait « ah, intéressant ! ». Une seconde expérience a été réalisée à l’identique, sauf que cela se passait juste avant l’heure du goûter, c’est-à-dire lorsque les jeunes enfants avaient probablement faim. Dans ce cas, les chercheurs ont estimé que cela augmentait le « coût pour soi ».

La question est donc de savoir si les nourrissons ont donné, sans encouragement, un aliment savoureux à une personne inconnue. Pour la première expérience, les résultats indiquent que le désir manifeste de l’adulte pour le fruit (groupe « mendiant ») a semblé déclencher une réaction d’aide chez les jeunes sujets. En effet, plus de la moitié d’entre eux (58.3%) ont ramassé les fruits et les ont donnés à l’adulte ; alors que seuls 4% des enfants de l’autre groupe (« non mendiant ») l’ont fait. Les résultats de la seconde expérience concordent (dans des proportions plus faibles) avec les précédents, puisque 37.5% des sujets du groupe « mendiants » ont offert les fruits au chercheur ; tandis qu’aucun de l’autre groupe ne l’a fait.

Ce qui ressort également des observations et analyses, c’est que les nourrissons n’ont pas eu besoin d’un apprentissage pour donner, puisqu’ils aidaient aussi bien lors du premier essai que lors des suivants. Ils ont donc spontanément, et à plusieurs reprises, aidé une personne qui ne faisait pas partie de leur entourage familial ou amical. Il a également été constaté que les bébés qui avaient des frères et sœurs étaient particulièrement enclins à donner la nourriture à l’adulte.

Selon les auteurs de l’étude : « certaines pratiques et valeurs d’éducation des enfants […] peuvent engendrer chez eux un sentiment généralisé d’obligation interpersonnelle envers les autres humains dans le besoin. De cette façon, les premières expériences sociales en milieu familial peuvent être comprises comme contribuant à un système psychologique qui alimente l’expression du potentiel altruiste des humains. »
Source : Rodolfo Cortes Barragan, Rechele Brooks, Andrew N. Meltzoff. « Altruistic food sharing behavior by human infants after a hunger manipulation », in Scientific Reports, fév.2020

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