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Un permis de conduire pour les rats ?

Vous imaginez un rat au volant d’une petite voiture ? C’est la curieuse expérience que la neuroscientifique K.G. Lambert, avec ses collègues de l’Université de Richmond (Virginie, Etats-Unis) ont décidé de mener. Au premier abord fantaisiste, cette recherche avait pour but de démontrer, chez ces rongeurs, une neuroplasticité, c’est-à-dire la capacité du cerveau à s’adapter et à apprendre de nouvelles tâches, bien plus importante que celle présumée jusqu’à présent.

Bien qu’elles apportent des informations intéressantes, les tâches comportementales couramment utilisées pour évaluer les processus cognitifs sont simples et ne reflèteraient pas le potentiel cognitif réel des animaux. C’est pourquoi les scientifiques à l’initiative de la présente étude ont souhaité mettre l’accent sur l’intérêt d’évaluer des comportements qui leur donnent la possibilité d’observer des réponses variées. Selon eux : « l’utilisation de modèles animaux de réponses habiles orientées vers un objectif est nécessaire pour élucider davantage les corrélats neurobiologiques de la maitrise des compétences. »

De précédentes recherches ont mis en avant qu’un environnement enrichi pouvait affecter les performances d’apprentissage des rongeurs dans des tâches spatiales. Prenant appui sur ces constats, K.G. Lambert et son équipe ont décidé d’apprendre à conduire à des rats ! Il s’agissait de déterminer l’influence de l’habitat sur l’acquisition d’une compétence complexe. Pour l’expérience, 5 jeunes mâles ont vécu pendant 4 mois dans un environnement enrichi, tandis que 6 autres rongeurs du même âge ont été élevés dans des cages de laboratoires traditionnelles. L’hypothèse posée était la suivante : les rongeurs qui avaient évolué dans un environnement enrichi acquerraient de solides aptitudes à la conduite par rapport à ceux ayant résidé dans des cages de laboratoire classiques.

A environ 5 mois, l’entrainement à la conduite a débuté. Évidemment, un véhicule a été spécialement conçu. Un conteneur en plastique transparent a fait office d’habitacle. Cette cabine a été collée à un châssis avec 4 roues. Cette voiturette était équipée d’une plaque d’aluminium et de 3 barres en cuivre pour le volant. Quand un rat se positionnait sur ce plancher en aluminium et touchait le cuivre, cela créait un courant électrique qui permettait de faire tourner les moteurs du véhicule. L’entrainement (3 sessions/semaines, pendant 2 mois) a eu lieu dans une arène dans laquelle a été placé un damier noir et blanc (stimulus), afin de permettre une discrimination visuelle de la zone cible de destination (avec une récompense culinaire à la clef). À mesure que la formation avançait, nos jeunes conducteurs devaient parcourir de plus en plus de distance pour récupérer la nourriture, ce qui les encourageait à affiner leur conduite. Bien formés, les rats étaient capables de contrôler la direction de leur véhicule en saisissant la barre de cuivre gauche, centrale ou droite avec leurs pattes. Après la dernière semaine d’entrainement, 3 semaines supplémentaires d’essais ont été effectuées et ensuite, les rats ont passé leur permis de conduire !

Comme attendu, les rongeurs qui ont évolué dans un environnement enrichi ont présenté de meilleures performances de conduite que celles des rats typiquement de laboratoire. Ils ont par exemple emprunté des directions qu’ils n’avaient jamais utilisées pour arriver à la récompense. Selon les auteurs : « ces données suggèrent que nous gagnons un ” capital expérientiel ” si nous avons des styles de vie dynamiques et stimulants qui se transmettent à l’acquisition de connaissances. »

Par ailleurs, cet examen de conduite plutôt concluant n’est qu’un début. Les scientifiques souhaitent explorer davantage l’importance des environnements enrichis pour préparer les animaux à des tâches comportementales plus complexes qui permettraient d’étudier l’importance de la motivation et de la satisfaction à accomplir des tâches complexes (les rats semblaient « ravis » de conduire dans cette expérience !). Autant d’observations utiles à la recherche liée aux maladies psychiatriques et neurodégénératives.
Source : L.E.Crawford, L.E.Knouse, M.Kent, D.Vavra, O.Harding, , X.HuP.Li, C.Glory, K.G.Lambert « Enriched environment exposure accelerates rodent driving skills », in Science Direct, oct. 2019

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