Vivre normalement avec juste 10 pour cent de son cerveau !

A l’écoute du portrait dressé par ce dernier lors de la conférence qui s’est tenue en juin à Buenos Aires, on se dit que le cerveau est encore un organe largement méconnu. Depuis les dernières décennies, les scientifiques nous ont appris que le cerveau est le centre de contrôle du corps et que toute lésion importante peut avoir des conséquences graves, voire irréversibles. Mais le cas clinique exceptionnel de ce Français de 44 ans dont la boîte crânienne ne contient quasiment que du liquide céphalo-rachidien fait plus qu’interpeler la communauté scientifique …
Suite à une faiblesse persistante dans la jambe gauche, cet homme finit par consulter à l’hôpital. Les médecins lui prescrivent alors un IRM et découvrent stupéfaits que 90% de son cerveau a disparu ! Seul ne subsiste qu’une fine surface de tissu cérébral. Or, et c’est le plus incroyable, l’homme se porte bien et mène une vie parfaitement normale. Marié, père de deux enfants et travaillant comme fonctionnaire, les médecins ont constaté qu’il disposait de toutes ses capacités mentales, avec un QI global de 75 (ce qui est inférieur à la moyenne, mais supérieur aux valeurs associées à une déficience mentale). Son quotidien n’est en rien perturbé, alors que toutes les zones du cerveau qui contrôlent la sensibilité, la parole ou l’audition sont considérablement restreintes.
A la consultation de son dossier, les médecins ont découvert qu’une hydrocéphalie avait été détectée chez lui dès l’âge de 6 mois. Cette maladie se caractérise par une accumulation anormale du liquide céphalo-rachidien dans la boîte crânienne. A l’époque, une intervention chirurgicale avait été réalisée pour drainer ce liquide en excès dans d’autres parties du corps, grâce à un petit tube. En raison de l’apparition d’autres problèmes, le traitement lui a été retiré à 14 ans. C’est sans doute à partir de cet âge que le fluide aurait recommencé à s’accumuler, laissant progressivement de moins en moins de place au cerveau, jusqu’à ne lui en laisser que 10%.
Dans le magazine Science Post, A. Cleeremans, professeur de sciences cognitives, souligne que ce cas clinique remet en question les théories fondamentales fondées sur la pleine conscience. Selon lui, peut-être que si le cerveau n’est pas endommagé de manière brutale mais progressivement, il est capable de s’adapter. Cette hypothèse de neuroplasticité ou plasticité cérébrale est déjà connue, mais surtout appliquée jusqu’à aujourd’hui à l’apprentissage.
Le cerveau pourrait-il être plus adaptable qu’on ne le pense ?
Source : http://qz.com/722614/a-civil-servant-missing-most-of-his-brain-challenges-our-most-basic-theories-of-consciousness/ juillet 2016.