En tant que méthode d'entraînement cérébral, nous en sommes convaincus, notamment car nos propres analyses statistiques nous le confirment : faire travailler son cerveau à travers un programme varié et régulier aide à entretenir, voire à améliorer ses capacités cognitives. En revanche, il est compréhensible que certains doutes demeurent dans l'esprit de nos utilisateurs, surtout au vu des informations contradictoires que l'on peut trouver ça et là.

Il est donc très intéressant lorsque des chercheurs (indépendants d'HAPPYneuron) réalisent des études à ce sujet. En l'occurrence, il s'agit d'une expérience publiée au cours du mois de janvier dans la revue scientifique "Journal of the American Geriatrics Society" et menée par G. Rebok doctorant spécialisé dans le vieillissement.

Les chercheurs ont recruté 2832 participants âgés de 74 ans en moyenne et dont le déclin cognitif observé résulte du vieillissement normal du cerveau et non d'une pathologie. Séparés en trois groupes distincts, ils devaient réaliser 10 à 12 sessions de 60 à 75 minutes chacune, étalées sur plusieurs semaines. Leurs performances étaient ensuite testées immédiatement à la fin de l'entraînement, puis un an, deux ans, trois ans, cinq ans et enfin dix ans après. Le premier groupe réalisait des exercices informatisés visant à stimuler la vitesse de traitement de l'information*. Les deux autres groupes réalisaient des exercices sur papier, l'un d'eux faisant travailler la mémoire et l'autre le raisonnement.

Après analyse des résultats, les scientifiques ont trouvé que les gains de performances en vitesse et raisonnement persistaient dix ans après l'entraînement. En revanche, la mémoire, qui s'était nettement améliorée après l'entraînement a diminué petit à petit jusqu'à atteindre, à partir de la cinquième année, le niveau observé chez le groupe contrôle. Bien que les tests standards ne l'aient pas mesuré, les participants ont en plus rapporté un sentiment de mieux-être pour les tâches du quotidien telles que cuisiner, gérer ses finances ou suivre son traitement médical.

Le programme d'entraînement cérébral a donc bien permis à ces personnes de renforcer leurs fonctions cognitives et d'améliorer leurs performances, et ce, pendant les dix ans qui ont suivi l'entraînement. Même si les chercheurs ne savent pas encore si cela peut aider les personnes à être indépendantes plus longtemps, ils espèrent tout de même que l'entraînement cérébral puisse alléger le travail des aidants.

Il est à noter qu'au cours des dix années de tests, chaque capacité cognitive entraînée a diminué mais que le déclin était moins important pour la vitesse et le raisonnement. On peut donc imaginer qu'un entraînement régulier au cours de ces années aurait sans doute maintenu le gain de performances, notamment l'amélioration observée en mémoire qui a diminué plus rapidement que les deux autres fonctions.

* La vitesse de traitement de l'information est une fonction cognitive qui se réfère au rythme auquel les processus cognitifs sont effectués. Sur HAPPYneuron, les jeux Attrapez la coccinelle et Tiroirs secrets stimulent fortement la vitesse de traitement de l'information. Mais aussi tous les jeux qui vous obligent à réaliser l'exercice dans un certain laps de temps.